Cette chanson est sortie d'une traite... Je suis restée pendant plusieurs semaines sans bien pouvoir exprimer mes émotions profondes. Je sais que mon corps a souvent tremblé face à tout ce que le Monde traversait, face à tout ce qui nous atteint aujourd'hui. LE MONDE EN PAUSE est une chanson sans musique, sans fard - comme je le suis aussi, depuis des semaines - elle est sans rien d'autre que ma voix. C'est oppressée, et dans un souffle, que je l'ai enregistrée. Je ne pouvais pas faire mieux. Les larmes me venaient presque à chaque mot. Les mots se bloquaient. Je ne pourrai pas faire mieux et je vous en demande pardon, mais je ne tenterai rien de plus. Ce n'est pas une chanson que je veux travailler. Non. C'est quelque chose tout droit sorti du cœur. Ce n'est pas une chanson à retoucher. Non. Elle est à vif, elle est tout ce que je suis et ressens aujourd'hui et maintenant. J'ai éprouvé ce besoin profond de la poser quelque part, comme une infime contribution, à peut-être quelque chose de bon, au sein de ce chaos que nous traversons. Je la pose donc ici. J'ai en pensée tous ces jeunes qui se sont retrouvés loin de leur famille, et seuls à surmonter ces épreuves tout en ayant à avancer leurs études. J'ai en pensée mon fils, Gaël, actuellement étudiant au Canada, à Montréal. C'est de là que cette chanson a émergé, avant d'englober le Monde.
Je vous embrasse très fort, petits voyageurs du net. Prenez bien soin de vous. Mais OUI, ils nous reviendront les beaux jours !!! <3

LE MONDE EN PAUSE

Des kilomètres, par milliers
De toi me séparent
Et je pleure.
On a fermé, toutes les frontières,
Cloué au sol, tous les avions,
Fermé les routes.
Je ne sais pas
Quand je te serrerai, dans mes bras.
Je ne sais pas
Je ne sais rien, de tout cela...
Des kilomètres, par milliers
De toi me séparent
Et je tremble.
On compte les morts, par milliers,
Et de l’Espagne, à l’Alaska,
Tout nous échappe.
Je ne sais pas
Quand je te serrerai, dans mes bras.
Je ne sais pas
Je ne sais rien, de tout cela...
Des kilomètres, par milliers
De toi me séparent
Mais je t’aime.
On est cloîtrés, on est masqués,
Une seule option, pour avancer :
Le Monde en pause.
Je ne sais pas
Quand je te serrerai, dans mes bras.
Je ne sais pas
Je ne sais rien, de tout cela...
En attendant,
Y’a les oiseaux, tu vois !
À Paris on les entend, bien mieux qu’avant, tu vois !
En attendant,
Y’a l’bleu du ciel, tu vois !
À New Dehli, plus bleu qu’avant, tu vois !
Je ne sais pas
Quand je te serrerai, dans mes bras...
En attendant,
Sur le périf, tu vois !
Y’a plein de canards, qui déambulent pénards !
Où tu te trouves
On peint des arcs-en-ciel,
Un peu partout, l’air est déjà plus clair !
Je ne sais pas
Les leçons qu’on en tirera...
Des kilomètres, par milliers
Mais n’oublie jamais
Comme je t’aime.
Ils nous reviendront, les beaux jours.
Au cœur des villes, et des forêts,
Les grandes fêtes.
On en sera.
On se serrera, dans les bras.
On dansera.
Je te serrerai, contre moi...
En attendant,
Y’a les oiseaux, tu vois !
Partout on les entend, bien mieux qu’avant, tu vois !
En attendant,
Y’a les oiseaux, tu vois !
Bien mieux qu’avant, on les entend !

Andrà tutto bene
Ça va bien aller !

20-04-21
EVINA MÜLLER